Le géant du trading quantitatif Jane Street condamné à une amende de 48,4 milliards pour manipulation algorithmique, quelles leçons pour l'industrie du chiffrement ?
En juillet 2025, les marchés financiers mondiaux ont été secoués par une annonce majeure. Le géant du trading quantitatif Jane Street a été condamné par la Securities and Exchange Board of India (SEBI) à une amende record de 48,43 milliards de roupies (environ 5,8 millions de dollars) pour manipulation systématique des indices sur le marché indien, et a été temporairement interdit d'accès au marché. Le document central de cet événement est un rapport d'enquête temporaire de 105 pages de la SEBI, qui révèle comment les "joueurs" de pointe utilisent l'asymétrie de la structure du marché pour réaliser des gains.
Ce n'est pas seulement un incident de contravention à prix exorbitant, mais aussi un profond avertissement pour toutes les institutions de trading qui dépendent d'algorithmes complexes et d'avantages technologiques, en particulier pour celles qui se trouvent dans la "zone grise" de la réglementation en matière d'actifs virtuels. Lorsque des stratégies de quantification extrêmes entrent en conflit fondamental avec l'équité du marché et les intentions réglementaires, l'avantage technologique ne sera plus un "amulette", mais pourrait plutôt devenir une "preuve" pointant vers soi.
L'équipe de recherche d'Aiying (艾盈) a passé une semaine à analyser en profondeur le rapport d'enquête de la SEBI, en examinant la révision des cas, la logique de régulation, l'impact sur le marché, la réflexion technique, ainsi que le lien avec le domaine des Crypto et les perspectives futures. Elle interprète pour tous les participants du marché des actifs virtuels la "épée de Damoclès" de la conformité qui plane au-dessus de leur tête et explore comment avancer de manière stable sur le fil de fer entre l'innovation technologique et l'équité du marché.
Première partie : "La tempête parfaite" - Comment Jane Street tisse un réseau de manipulation ?
Pour comprendre les répercussions profondes de cette affaire, il est d'abord nécessaire de restituer clairement les méthodes de manipulation dont Jane Street est accusé. Ce n'est pas une erreur technique isolée ou un biais stratégique accidentel, mais un ensemble de "plans" soigneusement conçus, exécutés de manière systématique, à grande échelle et d'une grande discrétion. Le rapport de la SEBI révèle en détail ses deux principales stratégies.
Analyse de la stratégie principale : les mécanismes d'opération des deux "stratégies ouvertes".
Selon l'enquête de la SEBI, Jane Street a principalement utilisé deux stratégies interconnectées, se répétant lors des dates d'expiration des options de plusieurs indices BANKNIFTY et NIFTY, dont le cœur consiste à tirer parti des différences de liquidité et des mécanismes de transmission des prix entre différents marchés pour réaliser des profits.
Stratégie un : "Manipulation de l'indice intrajournalier" (Manipulation de l'indice intrajournalier)
Cette stratégie se divise en deux phases claires, comme une pièce de théâtre soigneusement orchestrée, visant à créer une illusion de marché et finalement à récolter.
Première étape (matin/Patch I) : créer une fausse prospérité, attirer l'ennemi en profondeur.
Comportement : par l'intermédiaire de son entité locale enregistrée en Inde (JSI Investments Private Limited), investir des milliards de roupies dans le marché des actions (Cash) et des contrats à terme sur indices boursiers (Stock Futures) avec une liquidité relativement faible, en achetant massivement et agressivement les actions clés de l'indice BANKNIFTY, telles que HDFC Bank, ICICI Bank, etc.
Méthode : Ses comportements de trading sont extrêmement agressifs. Le rapport montre que les ordres d'achat de Jane Street sont généralement supérieurs au dernier prix de transaction du marché (LTP), « poussant » activement ou « soutenant » fermement les prix des actions composantes, ce qui a directement fait grimper l'indice BANKNIFTY. À certains moments, son volume de transactions a même représenté 15 % à 25 % du volume total des transactions sur certaines actions, formant une force suffisante pour diriger les prix.
Objectif : Le seul but de cette action est de créer l'illusion que l'indice est en forte reprise ou en stabilisation. Cela affectera directement le marché des options, qui est très liquide, entraînant une augmentation artificielle du prix des options d'achat (Call Options) et une diminution correspondante du prix des options de vente (Put Options).
Coordination d'action : tout en créant du "bruit" sur le marché au comptant, le sujet étranger de FPI de Jane Street agit discrètement sur le marché des options. Ils utilisent des prix d'options déformés pour acheter en masse des options de vente à un coût très bas et vendre des options d'achat à un prix excessif, ce qui leur permet de constituer une position courte de grande envergure. Le rapport de la SEBI indique que la valeur nominale de leurs positions en options est plusieurs fois supérieure à l'argent qu'ils ont investi sur les marchés au comptant/à terme, par exemple, le 17 janvier, ce ratio de levier atteignait 7,3 fois.
Deuxième phase (après-midi/Patch II) : récolte inversée, réaliser des bénéfices.
Comportement : Pendant la session de négociation de l'après-midi, en particulier près de la clôture, les entités locales de Jane Street effectuent un virage à 180 degrés, vendant systématiquement et de manière agressive toutes les positions achetées le matin, et parfois même en augmentant leurs ventes.
Méthode : Contrairement à ce qui se passe le matin, le prix des ordres de vente est généralement inférieur au LTP du marché, ce qui "tire vers le bas" le prix des actions composantes, entraînant une chute rapide de l'indice BANKNIFTY.
Boucle de profit : La chute brutale de l'indice a fait exploser la valeur des énormes options de vente (Put) établies le matin, tandis que la valeur des options d'achat (Call) est tombée à zéro. Finalement, les énormes profits réalisés sur le marché des options couvrent largement les pertes certaines causées par "acheter haut et vendre bas" sur le marché au comptant/à terme. Ce modèle constitue une boucle de profit parfaite.
Stratégie Deux : "Manipulation du prix de clôture" (Marquage étendu de la clôture)
C'est une autre méthode de manipulation plus directe, principalement concentrée sur les dernières étapes de la journée de négociation, en particulier pendant la période de règlement des contrats d'options.
'Extended marking the close' fait référence à un comportement de trading manipulatif, où une entité, à la dernière minute de la période de négociation, effectue un grand nombre d'ordres d'achat ou de vente dans le but d'influencer le prix de clôture des titres ou des indices, afin de générer des profits sur ses positions dérivées.
Lors de certaines journées de négociation, Jane Street n'a pas adopté un mode "achat-vente" 24 heures sur 24, mais a plutôt effectué des transactions unidirectionnelles massives (achat ou vente) sur le marché au comptant et à terme après 14h30, lorsqu'elle détenait une quantité importante de positions d'options arrivant à échéance, afin de pousser le prix de règlement final de l'indice dans une direction favorable pour elle.
Preuves clés et données de soutien
Les accusations de la SEBI ne sont pas infondées, mais reposent sur une multitude de données de trading et une analyse quantitative rigoureuse.
Échelle et concentration
Le rapport présente de manière détaillée le pourcentage incroyable du volume des transactions de Jane Street dans une fenêtre de temps spécifique à l'aide de tableaux. Par exemple, le 17 janvier 2024 au matin, son volume d'achats sur le marché au comptant d'ICICIBANK représentait 23,33 % du volume total des achats sur le marché. Ce pouvoir de domination sur le marché est la condition préalable à sa capacité à influencer les prix.
Analyse d'impact du prix (Analyse d'impact LTP)
C'est un point fort du rapport de la SEBI. L'autorité de régulation a non seulement analysé le volume des transactions, mais a également jugé de l'"intention" de ces transactions par une analyse de l'impact de LTP. L'analyse montre qu'au cours de la phase de hausse, les transactions de Jane Street ont eu un énorme impact positif sur le prix de l'indice ; tandis qu'au cours de la phase de baisse, elles ont eu un impact négatif énorme. Cela réfute fortement son éventuelle défense de "transactions normales" ou de "fourniture de liquidité", prouvant que son comportement avait un objectif clair de "faire monter" ou "faire baisser" le marché.
Collaboration inter-entités et contournement de la régulation
SEBI a clairement indiqué que Jane Street a habilement contourné la restriction selon laquelle un seul FPI ne peut pas effectuer de transactions intrajournalières, en utilisant une combinaison de son entité locale en Inde (JSI Investments) et d'entités FPI à l'étranger. L'entité locale est responsable des transactions intrajournalières à haute fréquence sur le marché au comptant (achat puis vente), tandis que l'entité FPI détient et bénéficie de vastes positions sur les options. Ce mode de manipulation coordonné de "la main gauche à la main droite" montre le caractère prémédité et systématique de son comportement.
Deuxième partie : Le "Filet" de régulation - La logique de sanction de la SEBI et les avertissements clés
Face à des stratégies de trading aussi complexes et hautement techniques que celles de Jane Street, la décision de sanction de la SEBI n'est pas tombée dans une exploration sans fin de leur "boîte noire" algorithmique, mais a plutôt frappé au cœur du sujet, en s'attaquant à la nature de leurs comportements et à la perturbation de l'équité du marché. La logique de régulation sous-jacente constitue un avertissement fort pour toutes les institutions de trading axées sur la technologie, en particulier pour les participants dans le domaine des actifs virtuels.
Logique de sanction de la SEBI : qualifier à partir de l'"action" plutôt que du "résultat"
L'arme légale de la SEBI repose sur ses Règlements sur l'interdiction des fraudes et des pratiques commerciales déloyales (PFUTP Regulations). Sa logique de sanction n'est pas fondée sur "Jane Street a gagné de l'argent", mais sur "la façon dont Jane Street a gagné de l'argent est incorrecte".
Les critères qualitatifs clés sont les suivants :
Créer une apparence de marché fausse ou trompeuse (Règlement 4(2)(a)) : SEBI estime que Jane Street, par ses opérations d'achat et de vente massives et intenses, a artificiellement créé des fluctuations des indices, ce qui a transmis de faux signaux de prix au marché, induisant en erreur le jugement des autres participants (en particulier des particuliers qui prennent des décisions en se basant sur des signaux de prix). Ce comportement constitue en soi une distorsion de la véritable relation entre l'offre et la demande sur le marché.
Manipulation des prix des titres et des prix de référence (Règlement 4(2)(e)) : Le rapport indique clairement que l'objectif direct des actions de Jane Street est d'influencer l'indice BANKNIFTY - un prix de référence important sur le marché. Toutes ses opérations sur les marchés au comptant et à terme visent à faire bouger ce prix de référence dans une direction favorable à ses positions dérivées. Cela est considéré comme une manipulation typique des prix.
Manque de rationalité économique indépendante : c'est le "coup de grâce" dans l'argumentation de la SEBI. L'autorité de régulation a souligné que les transactions de retournement à l'achat et à la vente à bas prix de Jane Street sur son marché au comptant/à terme, vues d'un point de vue commercial unique, entraînent inévitablement des pertes. Les données du rapport montrent que, lors de 15 jours de "manipulation d'indices intrajournaliers", elle a enregistré une perte cumulée de 19,97 milliards de roupies sur le marché au comptant/à terme. Ce comportement de "perte intentionnelle" prouve justement que ces transactions ne visaient pas à investir ou à arbitrer normalement, mais servaient plutôt de "coût" ou d'"outil" pour manipuler dans le but d'obtenir un plus grand profit sur le marché des options.
Alerte principale : neutralité technologique, mais ceux qui utilisent la technologie ont des positions.
La leçon la plus profonde de cette affaire est qu'elle trace clairement une ligne rouge :
Dans un contexte où la réglementation devient de plus en plus précise et principielle, un simple avantage technique et mathématique, s'il manque de respect pour l'équité du marché et les intentions réglementaires, peut à tout moment franchir la ligne rouge de la légalité.
Les limites des avantages technologiques : Jane Street possède sans aucun doute des algorithmes de pointe, des systèmes d'exécution à faible latence et d'excellentes capacités de gestion des risques. Cependant, lorsque cette capacité est utilisée pour créer systématiquement une asymétrie d'information et perturber la fonction de découverte des prix sur le marché, elle se transforme d'un "outil d'amélioration de l'efficacité" en "arme de manipulation". La technologie elle-même est neutre, mais la façon dont elle est appliquée et l'intention qui la sous-tend déterminent la légitimité de ses actions.
Nouveau paradigme de régulation basé sur les principes : les régulateurs mondiaux, y compris la SEBI, la SEC, etc., évoluent de plus en plus d'une approche « basée sur les règles » (rule-based) vers une approche « basée sur les principes » (principle-based). Cela signifie que même si une stratégie de trading complexe ne viole pas explicitement une règle particulière, tant que sa conception globale et son effet final contredisent les principes fondamentaux du marché « équité, justice, transparence », elle peut être considérée comme manipulatrice. Les régulateurs poseront une question fondamentale : « Quel est le bénéfice pour le marché de votre comportement, en dehors du fait de nuire aux intérêts d'autrui pour en tirer profit ? » Si la réponse est négative, alors le risque est très élevé.
Ignorer l'avertissement de "l'arrogance" : un catalyseur pour des sanctions sévères
SEBI a particulièrement souligné un élément aggravant dans son rapport : en février 2025, la Bourse nationale de l'Inde (NSE) a, sur instruction de SEBI, envoyé une lettre d'avertissement claire à Jane Street, lui demandant de cesser ses modes de transaction suspects. Cependant, l'enquête a révélé que Jane Street continuait d'utiliser en mai suivant des méthodes similaires de "manipulation des prix de clôture" pour manipuler l'indice NIFTY.
Cette conduite est considérée par la SEBI comme un mépris flagrant de l'autorité de réglementation et comme "manque d'intégrité" (not a good faith actor). Cela constitue non seulement l'une des raisons pour lesquelles des amendes exorbitantes ont été imposées, mais c'est aussi un catalyseur important de la décision de la SEBI de prendre des mesures temporaires sévères en "interdisant l'accès au marché". Cela a été une leçon pour tous les participants au marché : la communication et l'engagement envers les organismes de réglementation doivent être pris au sérieux, et toute forme d'attitude de chance ou d'arrogance peut entraîner des conséquences plus sévères.
![Le géant du trading quantitatif de premier plan Jane Street en raison du chiffrement
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LayerZeroEnjoyer
· 08-03 12:17
Les petits pigeons dans la rue, c'est vraiment sympa, continuons à marcher~
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StablecoinAnxiety
· 08-03 12:10
C'est seulement 484 milliards. Peu importe quand se faire prendre pour des cons.
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Degen4Breakfast
· 08-03 11:59
gm c'est juste cinq milliards, face aux algorithmes de trading, ce ne sont que des pigeons.
Voir l'originalRépondre0
PaperHandsCriminal
· 08-03 11:55
Eh bien, une autre vague d'institutions rejoint le club des mains faibles.
Les géants de la quantification de premier plan se voient infliger de lourdes amendes, le marché des cryptomonnaies sonne l'alarme.
Le géant du trading quantitatif Jane Street condamné à une amende de 48,4 milliards pour manipulation algorithmique, quelles leçons pour l'industrie du chiffrement ?
En juillet 2025, les marchés financiers mondiaux ont été secoués par une annonce majeure. Le géant du trading quantitatif Jane Street a été condamné par la Securities and Exchange Board of India (SEBI) à une amende record de 48,43 milliards de roupies (environ 5,8 millions de dollars) pour manipulation systématique des indices sur le marché indien, et a été temporairement interdit d'accès au marché. Le document central de cet événement est un rapport d'enquête temporaire de 105 pages de la SEBI, qui révèle comment les "joueurs" de pointe utilisent l'asymétrie de la structure du marché pour réaliser des gains.
Ce n'est pas seulement un incident de contravention à prix exorbitant, mais aussi un profond avertissement pour toutes les institutions de trading qui dépendent d'algorithmes complexes et d'avantages technologiques, en particulier pour celles qui se trouvent dans la "zone grise" de la réglementation en matière d'actifs virtuels. Lorsque des stratégies de quantification extrêmes entrent en conflit fondamental avec l'équité du marché et les intentions réglementaires, l'avantage technologique ne sera plus un "amulette", mais pourrait plutôt devenir une "preuve" pointant vers soi.
L'équipe de recherche d'Aiying (艾盈) a passé une semaine à analyser en profondeur le rapport d'enquête de la SEBI, en examinant la révision des cas, la logique de régulation, l'impact sur le marché, la réflexion technique, ainsi que le lien avec le domaine des Crypto et les perspectives futures. Elle interprète pour tous les participants du marché des actifs virtuels la "épée de Damoclès" de la conformité qui plane au-dessus de leur tête et explore comment avancer de manière stable sur le fil de fer entre l'innovation technologique et l'équité du marché.
Première partie : "La tempête parfaite" - Comment Jane Street tisse un réseau de manipulation ?
Pour comprendre les répercussions profondes de cette affaire, il est d'abord nécessaire de restituer clairement les méthodes de manipulation dont Jane Street est accusé. Ce n'est pas une erreur technique isolée ou un biais stratégique accidentel, mais un ensemble de "plans" soigneusement conçus, exécutés de manière systématique, à grande échelle et d'une grande discrétion. Le rapport de la SEBI révèle en détail ses deux principales stratégies.
Analyse de la stratégie principale : les mécanismes d'opération des deux "stratégies ouvertes".
Selon l'enquête de la SEBI, Jane Street a principalement utilisé deux stratégies interconnectées, se répétant lors des dates d'expiration des options de plusieurs indices BANKNIFTY et NIFTY, dont le cœur consiste à tirer parti des différences de liquidité et des mécanismes de transmission des prix entre différents marchés pour réaliser des profits.
Stratégie un : "Manipulation de l'indice intrajournalier" (Manipulation de l'indice intrajournalier)
Cette stratégie se divise en deux phases claires, comme une pièce de théâtre soigneusement orchestrée, visant à créer une illusion de marché et finalement à récolter.
Première étape (matin/Patch I) : créer une fausse prospérité, attirer l'ennemi en profondeur.
Deuxième phase (après-midi/Patch II) : récolte inversée, réaliser des bénéfices.
Stratégie Deux : "Manipulation du prix de clôture" (Marquage étendu de la clôture)
C'est une autre méthode de manipulation plus directe, principalement concentrée sur les dernières étapes de la journée de négociation, en particulier pendant la période de règlement des contrats d'options.
'Extended marking the close' fait référence à un comportement de trading manipulatif, où une entité, à la dernière minute de la période de négociation, effectue un grand nombre d'ordres d'achat ou de vente dans le but d'influencer le prix de clôture des titres ou des indices, afin de générer des profits sur ses positions dérivées.
Lors de certaines journées de négociation, Jane Street n'a pas adopté un mode "achat-vente" 24 heures sur 24, mais a plutôt effectué des transactions unidirectionnelles massives (achat ou vente) sur le marché au comptant et à terme après 14h30, lorsqu'elle détenait une quantité importante de positions d'options arrivant à échéance, afin de pousser le prix de règlement final de l'indice dans une direction favorable pour elle.
Preuves clés et données de soutien
Les accusations de la SEBI ne sont pas infondées, mais reposent sur une multitude de données de trading et une analyse quantitative rigoureuse.
Le rapport présente de manière détaillée le pourcentage incroyable du volume des transactions de Jane Street dans une fenêtre de temps spécifique à l'aide de tableaux. Par exemple, le 17 janvier 2024 au matin, son volume d'achats sur le marché au comptant d'ICICIBANK représentait 23,33 % du volume total des achats sur le marché. Ce pouvoir de domination sur le marché est la condition préalable à sa capacité à influencer les prix.
C'est un point fort du rapport de la SEBI. L'autorité de régulation a non seulement analysé le volume des transactions, mais a également jugé de l'"intention" de ces transactions par une analyse de l'impact de LTP. L'analyse montre qu'au cours de la phase de hausse, les transactions de Jane Street ont eu un énorme impact positif sur le prix de l'indice ; tandis qu'au cours de la phase de baisse, elles ont eu un impact négatif énorme. Cela réfute fortement son éventuelle défense de "transactions normales" ou de "fourniture de liquidité", prouvant que son comportement avait un objectif clair de "faire monter" ou "faire baisser" le marché.
SEBI a clairement indiqué que Jane Street a habilement contourné la restriction selon laquelle un seul FPI ne peut pas effectuer de transactions intrajournalières, en utilisant une combinaison de son entité locale en Inde (JSI Investments) et d'entités FPI à l'étranger. L'entité locale est responsable des transactions intrajournalières à haute fréquence sur le marché au comptant (achat puis vente), tandis que l'entité FPI détient et bénéficie de vastes positions sur les options. Ce mode de manipulation coordonné de "la main gauche à la main droite" montre le caractère prémédité et systématique de son comportement.
Deuxième partie : Le "Filet" de régulation - La logique de sanction de la SEBI et les avertissements clés
Face à des stratégies de trading aussi complexes et hautement techniques que celles de Jane Street, la décision de sanction de la SEBI n'est pas tombée dans une exploration sans fin de leur "boîte noire" algorithmique, mais a plutôt frappé au cœur du sujet, en s'attaquant à la nature de leurs comportements et à la perturbation de l'équité du marché. La logique de régulation sous-jacente constitue un avertissement fort pour toutes les institutions de trading axées sur la technologie, en particulier pour les participants dans le domaine des actifs virtuels.
Logique de sanction de la SEBI : qualifier à partir de l'"action" plutôt que du "résultat"
L'arme légale de la SEBI repose sur ses Règlements sur l'interdiction des fraudes et des pratiques commerciales déloyales (PFUTP Regulations). Sa logique de sanction n'est pas fondée sur "Jane Street a gagné de l'argent", mais sur "la façon dont Jane Street a gagné de l'argent est incorrecte".
Les critères qualitatifs clés sont les suivants :
Créer une apparence de marché fausse ou trompeuse (Règlement 4(2)(a)) : SEBI estime que Jane Street, par ses opérations d'achat et de vente massives et intenses, a artificiellement créé des fluctuations des indices, ce qui a transmis de faux signaux de prix au marché, induisant en erreur le jugement des autres participants (en particulier des particuliers qui prennent des décisions en se basant sur des signaux de prix). Ce comportement constitue en soi une distorsion de la véritable relation entre l'offre et la demande sur le marché.
Manipulation des prix des titres et des prix de référence (Règlement 4(2)(e)) : Le rapport indique clairement que l'objectif direct des actions de Jane Street est d'influencer l'indice BANKNIFTY - un prix de référence important sur le marché. Toutes ses opérations sur les marchés au comptant et à terme visent à faire bouger ce prix de référence dans une direction favorable à ses positions dérivées. Cela est considéré comme une manipulation typique des prix.
Manque de rationalité économique indépendante : c'est le "coup de grâce" dans l'argumentation de la SEBI. L'autorité de régulation a souligné que les transactions de retournement à l'achat et à la vente à bas prix de Jane Street sur son marché au comptant/à terme, vues d'un point de vue commercial unique, entraînent inévitablement des pertes. Les données du rapport montrent que, lors de 15 jours de "manipulation d'indices intrajournaliers", elle a enregistré une perte cumulée de 19,97 milliards de roupies sur le marché au comptant/à terme. Ce comportement de "perte intentionnelle" prouve justement que ces transactions ne visaient pas à investir ou à arbitrer normalement, mais servaient plutôt de "coût" ou d'"outil" pour manipuler dans le but d'obtenir un plus grand profit sur le marché des options.
Alerte principale : neutralité technologique, mais ceux qui utilisent la technologie ont des positions.
La leçon la plus profonde de cette affaire est qu'elle trace clairement une ligne rouge :
Dans un contexte où la réglementation devient de plus en plus précise et principielle, un simple avantage technique et mathématique, s'il manque de respect pour l'équité du marché et les intentions réglementaires, peut à tout moment franchir la ligne rouge de la légalité.
Ignorer l'avertissement de "l'arrogance" : un catalyseur pour des sanctions sévères
SEBI a particulièrement souligné un élément aggravant dans son rapport : en février 2025, la Bourse nationale de l'Inde (NSE) a, sur instruction de SEBI, envoyé une lettre d'avertissement claire à Jane Street, lui demandant de cesser ses modes de transaction suspects. Cependant, l'enquête a révélé que Jane Street continuait d'utiliser en mai suivant des méthodes similaires de "manipulation des prix de clôture" pour manipuler l'indice NIFTY.
Cette conduite est considérée par la SEBI comme un mépris flagrant de l'autorité de réglementation et comme "manque d'intégrité" (not a good faith actor). Cela constitue non seulement l'une des raisons pour lesquelles des amendes exorbitantes ont été imposées, mais c'est aussi un catalyseur important de la décision de la SEBI de prendre des mesures temporaires sévères en "interdisant l'accès au marché". Cela a été une leçon pour tous les participants au marché : la communication et l'engagement envers les organismes de réglementation doivent être pris au sérieux, et toute forme d'attitude de chance ou d'arrogance peut entraîner des conséquences plus sévères.
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